Interview : EL TAPAS : LE CLIFF JUMPER PÉI

Avec son chapeau de paille, et sa chienne husky Hedda, Pierre arpente l’île à la recherche de bassins et de falaises où il pourra pratiquer sa passion : le cliff jumping. En bon français, on parle de chute libre. Lui et sa bande de copains, les “Mahaveli Cliff Jumpers”, partagent régulièrement des photos et des vidéos de ses performances sur les réseaux sociaux. Rencontre avec un accro à l’adrénaline.

Sur ton compte Instagram, on te voit sauter depuis des falaises au bassin 18, au cap Lahoussaye, etc. Parfois, il y a près de 20 mètres entre la plateforme où tu t’élances et l’eau. On ressent quoi, quand on se jette d’une falaise comme ça ?

EL TAPAS : Ce que j’aime, c’est le moment où je suis sur la plateforme, avec le vide, et l’eau en dessous, et que je me lance.

C’est cette fraction de seconde où tes pieds ont commencé à décoller et où tu peux plus revenir en arrière, même si t’as plus envie de sauter. C’est là qu’on prend un vrai shoot d’adrénaline.

Après, une fois dans les airs, on est plus concentré à se dire “je dois me préparer à entrer dans l’eau en sécurité”. On est d’autant plus concentré si on fait une figure. Quand on saute à 18 mètres, on atteint les 65 km/h, donc l’entrée dans l’eau, c’est un vrai choc, surtout si on s’est mal positionné. Ensuite, sous l’eau, le seul truc auquel je pense, c’est remonter à la surface, pour respirer. Puis, je me fais un petit état des lieux, pour m’assurer que j’ai rien de cassé, et là, enfin, c’est le soulagement. Tout ça, quand je le décris, on dirait que c’est long, alors qu’en réalité, ça ne dure même pas deux secondes.

Quel message souhaites-tu faire passer à ceux qui auraient envie de pratiquer ce sport ?

EL TAPAS : Pour moi, il est primordial d’évoquer l’aspect sécurité. Mon but, en montrant les beaux spots de jump, ce n’est pas d’envoyer les gens à la mort.

Déjà, il ne faut pas oublier que l’eau des bassins est froide, et qu’il faut donc préparer sa mise à l’eau. On évite de sauter d’un coup, sans s’être mouillé, ou alors après un gros repas, et puis on met une combinaison. Ca, pour moi, c’est la base. Et puis, pour sauter, c’est un sport, ce n’est pas juste avoir le courage de se jeter dans le vide. Il faut avoir une bonne condition physique pour réussir son saut, pouvoir tenir sous l’eau en apnée, et nager assez bien pour se sortir d’une cascade par exemple.

Enfin, quand on saute, on est toujours deux. Il y a quelqu’un à l’eau, où près de l’eau pour intervenir si le saut se passe mal.

Comment arrives-tu à évaluer si un spot de jump est sûr ?

EL TAPAS : On fait pas mal de repérage avant de sauter, pour connaître les particularités du spot où l’on se trouve. A terme, mon but est de partager toutes les informations que nous aurons pu collecter sur la hauteur des plateformes d’où l’on peut sauter, la profondeur des bassins, ce qui se trouve au fond et qu’on risque de percuter en sautant, etc. On a commencé à partager tout ça sur le compte Instagram @Mahavelicliffjumpers et on espère continuer à faire connaître notre passion.

@ELTAPAS VOUS PARTAGE SES MEILLEURS SPOTS NATURE

LE BASSIN DU CAP LAHOUSSAYE

“C’est l’un de mes spots préférés pour sauter dans l’océan. Il y a aussi un bassin facilement accessible. Je l’aime bien parce qu’il n’y a pas trop d’oursins et il est propre puisqu’il est “nettoyé” par la houle.

L’accès se fait à proximité du parking du point de vue du Cap Lahoussaye, à Saint-Paul.

UNE GROTTE À GRAND BASSIN

En descendant à l’îlet de Grand Bassin, continuez votre route, en remontant la rivière. Vous tomberez sur un bassin et une jolie grotte.

LA FORÊT BÉBOUR/BÉLOUVE

Tout le plateau de la Plaine des Palmistes, avec les forêts de Bébour et Bélouve, le point de vue sur le Trou de fer, comptent parmi mes coins préférés à La Réunion. L’air est plus frais, l’atmosphère mystique.

Je dis souvent que c’est notre petite Amazonie à nous.

Accès depuis la Plaine des Palmistes.

LE SOUFFLEUR D’ARBONNE

J’aime beaucoup le Sud Sauvage, et particulièrement le Souffleur d’Arbonne. Cette arche s’est formée avec l’érosion exercée par la houle sur la roche basaltique. Quand la houle est forte, les vagues s’y engouffrent, le spectacle est superbe. Dans le coin, arrêtez-vous aussi au Puit des Anglais, au Cap Méchant ou encore au Jardin des Épices.

Le village du Souffleur d’Arbonne se trouve entre le Baril et Mare Longue, sur la commune de Saint-Philippe.

LES BASSINS DE L’ESPÉPANCE LES BAS

Dans ce coin, on trouve six bassins : Chouchou, Zéclair, Franck, Marie Louise, 3 chambres, Deux soeurs et l’Orage. Pour y accéder, j’aime bien emprunter le passage entre les maisons, j’ai l’impression de rentrer dans l’armoire de Narnia.

L’accès se fait près de l’école de l’Espérance, dans les hauts de Sainte-Marie.

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