LES BOULETTES DE L’ANNÉE
LES GILETS JAUNES, UN CYCLONE PÉI
En novembre 2018, pendant plus de quinze jours, La Réunion a été complètement paralysée. Des routes bloquées, des milliers de conteneurs qui n’ont pas pu être
déchargés au port, et même des touristes rackettés sur les barrages : les manifestations des Gilets Jaunes ont eu une telle ampleur que certains ont comparé la crise à un cyclone. Sur la totalité des entreprises de l’île, il y aurait eu entre 600 et 700 millions d’euros de pertes. Sans parler des conséquences sur l’image de l’île, puisque le fameux vivre ensemble, que l’on vante en permanence, en a pris un sacré coup. Plusieurs mois après le conflit, les mesures demandées par les Réunionnais, pour améliorer leur pouvoir d’achat ou mettre fin aux situations de monopole, se font toujours attendre.
LE PROJET DE LIAISON RÉUNION-MAURICE QUI TOMBE À L’EAU
La promesse était belle: relier La Réunion et Maurice en catamaran, pour seulement 119 euros, et (enfin) faire de la concurrence
à la ligne Réunion-Maurice, qui est l’une des plus chères au kilomètre. Annoncée en grande pompe en 2017, ce projet risque de ne jamais voir le jour. Selon la presse locale, il pourrait surtout s’agir d’un énorme coup de bluff de la société Vanilla Cruise. 60 demandeurs d’emploi avaient pourtant été formés, sur des fonds publics, et se retrouvent sur le carreau. Les Réunionnais, eux, doivent toujours prendre l’avion pour se rendre sur l’île soeur, avec un billet à 200 euros minimum.
QUERELLE DE CLOCHER À LA PLAINE DES PALMISTES
C’est un match qui s’est joué devant les caméras. En mars 2019, le maire de la Plaine des Palmistes, Marco Boyer, annonce que pour être aux normes, la seule église de la commune, l’église Sainte-Agathe, va être démolie pour être reconstruite. Mais le père Stanislaw, curé de la paroisse, ne l’entend pas de cette oreille, et va s’en remettre à Monseigneur Gilbert Aubry.
A l’issue d’une rencontre entre l’évêque de La Réunion, le curé et le maire, le projet de démolition est finalement suspendu. Et c’est Gilbert Aubry qui l’annonce
devant les caméras, interdisant au maire de répondre aux questions des journalistes. Ce n’est pas tous les jours qu’un maire se fait sonner les cloches par un
évêque, devant les caméras.
LE FIASCO DE L’AMBASSADE DE LE RÉUNION À PARIS
Elle devait être la vitrine de La Réunion à Paris. Mais en 2019, l’antenne du département dans la capitale a été épinglée par la Cour régionale des comptes.
Selon les magistrats, “l’ambassade” de La Réunion était un véritable gouffre financier. L’antenne, installée près du centre Georges Pompidou, accueillait un service administratif, mais surtout une boutique où l’on pouvait trouver des produits péi (confitures, rhum, meubles en bois de goyavier, etc.) Du coup, la collectivité est accusée d’avoir exercé une activité commerciale illégale. L’enquête parle également d’un déficit cumulé d’un million d’euros, ou encore de recrutements sans base légale.
Un audit, datant de 2017, avait également révélé que certains élus ou cadres se servaient dans les rayons de la boutique, pour faire des cadeaux ! De son côté, le Département refuse de parler de fiasco, et estime notamment que le bâtiment, acheté 6,2 millions d’euros, auxquels il faut ajouter 2,6 millions de travaux, vaudrait aujourd’hui 11 millions d’euros.